On m’a récemment écrit la question suivante par mail :
J’ai une question ! Je vais régulièrement à Bobo et j’aimerai apprendre le dioula plus sérieusement. Je me suis inscrit à un cours en ligne et le dioula proposé ne ressemble pas du tout au dioula que j’avais commencé à apprendre à Bobo! C’est du dioula de Côte d’ivoire peut-être. ‘’Alu ni sɔgɔma’’ pour dire bonjour au lieu de "I ni sɔgɔma ". Serai-je mieux de poursuivre avec un cours de bambara qui serait plus proche du djoula de Bobo?
Voilà, ma réponse (légèrement modifiée) au cas où c’est utile pour d’autres apprenants :
Le “dioula” a plusieurs formes (un peu comme le français de Paris, Toulouse, Montréal, Abidjan) donc ça m’étonne pas que vous ayez vu des différences tout de suite dans votre cours en ligne.
En tout cas, si on devait trancher, le dioula véhiculaire de Bobo-Dioulasso a une grammaire un poil plus proche du bambara standard que le dioula de la Côte d’Ivoire (même si on entend des formes de dioula à Bobo qui ressemble souvent au dioula “ethnique” ou dioula ivoirien). Vous pourriez trouver ça intéressant de consulter les ressources suivantes:
- What is the difference between Bambara and Dioula?: Billet de blog avec des explications linguistiques et deux vidéos (une à Bamako et une à Bobo pour comparer)
- Deep Dive: Bambara vs Ivoirian Dioula: Exploration par vidéo avec des exemples tirés d’un entretien en dioula
- Dioula: a Manding language variety of West Africa: Micro-trottoir / Enquête sociolinguistique sur le dioula à Abidjan
Enfin, pour votre question, je pense qu’un cours de dioula ivoirien ou un cours de bambara malien seront tous les deux presque égaux en termes de différences linguistiques. On peut l’imaginer comme un continuum comme ceci:
- dioula véhiculaire ivoirien <> dioula véhiculaire bobolais <> bambara véhiculaire malien
Si deux cours sont comparables en termes de qualité, le seul avantage d’un cours de bambara serait que beaucoup de gens considèrent le bambara comme une forme “haute” de dioula aujourd’hui (que ça soit en Côte d’Ivoire ou au Burkina). Et il y a plus de ressources et supports pour le bambara.